Crédit immobilier : l’apport personnel en baisse
Le montant de l'apport personnel dans les crédits immobiliers connaît une baisse significative après une période de hausse historique. Au niveau national, il est passé de 64 942 euros en décembre 2023 à 54 798 euros en février de cette année, soit une diminution d'environ 10 000 euros.
La région la plus touchée par cette baisse est la moitié sud de la Nouvelle-Aquitaine, incluant Bordeaux, où l'apport moyen est passé de 73 927 euros à 40 587 euros, soit une diminution de 45% en seulement deux mois. Des reculs d'environ 30% ont également été observés en Occitanie, en Loire-Atlantique, en Vendée et en Bretagne. En Île-de-France, bien que l'apport moyen reste élevé, il a également connu une forte baisse, passant de 230 325 euros en décembre dernier à 150 778 euros par crédit. Les régions du Grand Est et de Bourgogne Franche-Comté sont celles où l'apport moyen pour les primo-accédants est le plus faible, avec une moyenne de 13 745 euros par crédit, soit la moitié de ce qu'elle était il y a deux mois seulement.
Cette baisse de l'apport personnel s'explique en partie par une moindre exigence des banques, qui cherchent à accorder davantage de crédits après la chute de l'année précédente. Les banques souhaitent également que les emprunteurs disposent d'une épargne immédiatement disponible en cas de difficultés financières, et les emprunteurs eux-mêmes veulent pouvoir faire face à de possibles augmentations des dépenses courantes et de l'inflation, ainsi qu'à d'éventuels travaux.
Selon le courtier Finance Conseil, cette baisse de l'apport marque une phase de normalisation, bien que les niveaux actuels restent supérieurs aux normes traditionnelles de 10 à 15% d'apport nécessaire. Actuellement, l'apport moyen s'élève à 33%, mais on estime qu'il descendra progressivement à 25% d'ici la fin de l'année. Les emprunteurs sont conscients qu'en fournissant un apport conséquent, ils réduisent le montant de leur prêt et donc le coût des intérêts, ce qui explique en partie leur volonté de fournir un apport élevé malgré la baisse des exigences bancaires.
Pour convaincre les banques d'accepter un faible voire aucun apport, il est possible, bien que rare, de négocier un crédit sans apport si l'emprunteur dispose déjà d'une épargne conséquente sur son compte, équivalente à 6 à 12 mois de mensualités de crédit. Par ailleurs, afin de réduire au maximum les exigences des banques, il est recommandé d'ouvrir des livrets d'épargne dans la même banque, de mettre en avant les primes liées à l'activité professionnelle (prime de fin d'année, intéressement, participation) et de souligner les économies potentielles liées au projet immobilier, telles que la réduction des frais de transport domicile-travail ou des dépenses énergétiques grâce à un logement écologique. Toutes ces économies peuvent constituer une nouvelle source d'épargne.