Portabilité des prêts, cette idée qui pourrait relancer le marché.
L'idée de la portabilité des prêts est proposée par un député de la majorité et sera débattue en septembre à la rentrée.
La portabilité des prêts permettrait aux propriétaires de se servir de l'argent provenant de la vente de leur logement pour financer l'achat d'un nouveau bien, plutôt que de rembourser leur prêt en cours. Cela pourrait conduire à des économies potentielles de plusieurs dizaines de milliers d'euros, surtout lorsque les taux augmentent rapidement et de manière significative.
Comment cela fonctionne-t-il ? Pour bien comprendre le concept, rappelons d'abord le processus habituel pour un propriétaire qui vend sa propriété pour en acheter une autre. Traditionnellement, l'emprunteur renonce à ses anciennes conditions de prêt et doit s'adapter aux nouvelles. Avec la portabilité, le propriétaire récupère le produit de la vente pour financer l'achat du nouveau bien, tout en continuant à rembourser le prêt lié à la propriété vendue. Si nécessaire, il peut également contracter un prêt supplémentaire pour financer le nouveau bien.
Cette approche lui permet de conserver les conditions de son premier prêt, bien que le deuxième prêt soit soumis aux conditions en vigueur à ce moment-là. Cependant, les montants seront généralement beaucoup plus faibles par rapport à une opération traditionnelle.
Si le taux d'intérêt du premier prêt est inférieur aux taux en vigueur lors de l'achat du nouveau bien, le propriétaire sera forcément gagnant. Sinon, il lui suffira de ne pas exercer cette option.
Un exemple : Supposons que je possède un logement d'une valeur actuelle de 300 000 euros. Je souhaite le vendre pour en acheter un autre d'une valeur de 400 000 euros, et il me reste encore 200 000 euros à rembourser avec un taux d'intérêt avantageux de 1% que j'ai obtenu en 2019.
Avec la portabilité, je pourrai conserver ce prêt et utiliser les 300 000 euros provenant de la vente de mon logement pour acheter le nouveau bien. Je n'aurai donc plus qu'à emprunter 100 000 euros aux conditions actuelles.
Finalement, le coût total des intérêts pour mes deux prêts combinés sera inférieur à 45 000 euros.
En revanche, dans l'approche traditionnelle, je rembourserais mon ancien prêt par anticipation, puis j'en ouvrirais un nouveau. Il me faudrait donc emprunter 300 000 euros (car il me reste encore 100 000 euros de la vente après avoir remboursé mon ancien prêt) aux conditions en vigueur, et compte tenu du montant, sur une période forcément plus longue et donc plus coûteuse.
Dans ce cas, le coût total des intérêts pour un seul nouveau prêt serait supérieur à 128 000 euros. En d'autres termes, la portabilité me permettrait d'économiser 83 000 euros.
La portabilité des prêts pourrait inciter de nombreux propriétaires à remettre des logements sur le marché, qu'ils conservent actuellement pour ne pas perdre leurs conditions de prêt à taux très bas.
Ainsi, la portabilité pourrait contribuer à fluidifier le marché en augmentant le nombre d'offres, même si le marché du crédit connaît déjà une légère reprise avec la baisse des taux, selon Crédit Logement CSA. En avril, le nombre de prêts a augmenté d'environ 70% par rapport à décembre.